Chroniques littéraires - L'Harmattan

Je rêvais depuis longtemps de présenter des livres qui m’avaient enthousiasmée sans me soucier de ce qu’en rapportait l’actualité de la presse, ou dans le passé, les articles de critiques spécialisé (e) s.

Ce sont les Éditions de l’Harmattan, singulières à de multiples égards, abondance des publications, grande diversité des collections et activité largement tournée vers le Tiers Monde, qui m’ont permis de réaliser mon rêve.

Éditée dans la collection de poésie Action tonique de Nicole Barrière, elle-même poète, j’ai proposé de présenter chaque mois au sein de L’Harmattan une Chronique littéraire basée sur cet axe essentiel : indépendance et subjectivité. Cela a été favorablement accueilli et depuis, Denis Pryen, le fondateur et directeur des Editions, m’a constamment soutenue.

Le premier enregistrement a eu lieu en juillet 2014. A partir de là, j’ai pu, au cours de cette tribune très personnelle, m’exprimer sans contrainte sur des romans ou nouvelles chers à mon cœur ou offrant selon moi à ses lecteurs, la fameuse substantifique moelle de Rabelais.

Provisoirement suspendues, ces Chroniques ont été un moment fort de ma vie d’écrivain et de poète. Il y avait devant moi un espace où j’évoluais sans garde-fou ni référent professionnel obligé et dans lequel ma passion pour la littérature se déployait en toute liberté. Pendant les huit ou neuf minutes que duraient ces présentations, rarement les notions de partage et de transmission ne m’auront été plus intensément palpables qu’à ces moments. Face à une caméra et au jeune cameraman attentif qui se faisait gentiment discret, installée au milieu d’une pièce blanche et nue, mon public demeurait invisible. Mais je parlais pour lui et c'était très émouvant.