Romans et Essai


Voyage en enfance La Dame noire Myriam et Diane Marylin et ses rêves Le Défilé La Maison des Antès Sortilèges Exercice d'amour

Le roman est un long récit en prose, qui met en scène des personnages de fiction, engagés dans des aventures imaginaires, parfois présentées comme réelles. C'est aujourd'hui le genre littéraire le plus populaire, si vaste qu'il se subdivise en d'innombrables sous-genres (roman policier, d'aventures, de science-fiction, d'espionnage, d'apprentissage, réaliste, etc.). " *

 

 

Ce terme est si largement utilisé dans le langage courant que nous ne pouvons ignorer l'objet qu'il désigne. Le roman** porte en lui une quantité d'heures délicieuses, de souvenirs liés aux premières grandes lectures, de personnages inoubliables : il n'est pas surprenant que certaines romans ont pu nous marquer au point d'influencer nos choix de vie. 

Ce qu'il enclôt en lui de capacité d'ouverture sur un monde de fantaisie, d'amour ou de tragédie, c'est son adjectif dérivé qui l'exprime avec le plus d'intensité. Pensez ou prononcez " romanesque " et tout jaillit, tout vibre, tout s'illumine ! Ce terme déploie une foule d'images et de situations qui nous emportent dans un univers fait d’aventures dans le monde et d’aventures « plus loin que le monde », comme si un rideau soudain était tiré et nous dévoilait des décors hors du commun, des êtres lancés dans la trépidation d’un destin exceptionnel.  

 

Même quand un roman s’attache à retranscrire une réalité dure et nue, se déroulant dans lieu banal, à une époque bien répertoriée, il peut produire une oeuvre grandiose dont les héros et les héroïnes demeurent emblématiques. Il y faut une grande plume comme celle de Victor Hugo par exemple avec Les Misérables et voici Jean Valjean, l'ancien bagnard en butte à la haine sadique de Javert, la petite Cosette et le couple Thénardier, immortalisés dans leur intimité la plus triviale et la plus pathétique. Voici Moby Dick, de Melville qui a tout de même réussi à hausser une baleine au niveau du mythe ! Ou encore Les Hauts de Hurlevent, histoire absolument rocambolesque mais qui présente au lecteur, écrit Virginia Woolf, " le garçon de ferme le plus excitant de toute la littérature  anglaise".   

 

Tout puissant dans ma vie, le roman m'a nourrie de quelque chose d'inestimable : la capacité d'évasion. C'est dans les marges de l'imaginaire des écrivains que j'ai considéré la vie et la société. Cependant, lire des romans n'est pas rêver mais construire une réalité parallèle à son profit et faire vaciller ce monde oppressant qui nous cloître. Le monde imaginaire n'est bien souvent qu'une simple torsion opérée sur le réel, comme le Guernica de Picasso n'était qu'une préfiguration des champs de bataille actuels, ferraille et corps explosés.

 

Se nourrir de romans, c'est se distraire, prendre des forces pour affronter le quotidien, un monde oppressant, souvent. C'est un moment de répit, un sas d'intériorité. C'est souvent acquérir des connaissances par le biais d'une exposition qui les rend plus faciles à retenir.

Je me souviens qu'il n'y a pas très longtemps, j'ai eu envie de découvrir cet auteur passé de mode qu'est Louis Bromfield. J'ai déniché en bibliothèque, La Colline aux cyprès. Bien sûr, la technique narrative est classique, les personnages un peu trop stylisés, l'ambiance désuète...

C'est pourtant grâce à ce roman, à peine plus ampoulé que bien des ouvrages actuels, que j'ai compris, mieux peut-être qu'avec la trilogie USA de Dos Passos***, comment ce Vieux Monde des pionniers d'Amérique s'était métamorphosé en une société hautement industrialisée, broyeuse d'idéaux et chantre de la réussite financière.

Ce roman m'a aussi évoqué la Splendeur des Amberson, d'Orson Welles : tout y est vieillot, les décors, l'architecture, la mode, la situation, l'usage du noir et blanc, le flash back très sage. Mais d'une modernité incroyable dans la souplesse du récit, dans le "catapultage" des images et des sentiments des personnages, pour raconter la naissance et la croissance de l'industrie mortifère et super polluante, de la voiture. Romans, films : ils se croisent, dessinent notre environnement passé et présent... ou futur. On aime s'y plonger.

 

Ayant dévoré très jeune des textes d'auteurs visionnaires tels que Virginia Woolf, Dostoïevski, Faulkner ou des lettré(e)s comme Marguerite Yourcenar, Hesse ou Kawabata, je me suis toujours montrée sensible à la force d'évocation d'un livre, la puissance d'une écriture qui sait incarner les êtres et les situations.  l'atmosphère que crée un roman et à la force d'évocation du contenu. Au souffle généré par l'écriture elle-même qui la rend active, initiatrice d'une évolution, et pourvoyeuse de surprises.    

 

 

** Histoire du roman - les grandes étapes - adomCours. Un tout petit site, très simple, très clair.