La Dame noire


Au cours d'un voyage d'été en Italie, je me suis retrouvée en train de me balader dans la campagne florentine, dans les environs de Fiesole exactement. Soudain, au détour d'une petite route, a surgi une maison embrasée par le soleil dans son décor de campagne florentine et les capiteuses effluves de lauriers-rose et de chèvrefeuille. C'est l'état d'abandon de ce magnifique témoignage d'architecture toscane qui m'a bouleversée ainsi que, sur le fronton de la construction dominant quelques marches, la petite horloge murale, arrêtée à 18h24. La porte d'entrée défoncée, les fenêtres sans vitre, révélaient la misère de ces pièces dévastées, exposant sans pudeur les murs délabrés ; par endroit, l'escalier intérieur semblait chanceler au-dessus du vide.

Mais la lumière de cette après-midi jaillissant de partout faisait vibrer l'espace, flamber la façade couleur safran, posait sur ses lambeaux lépreux un halo d'or. Rien ne semblait avoir résisté à la dégradation hormis de solides vasques hélas vides, dans la petite cour intérieure. Une splendide balustrade de pierre courait tout le long de la propriété, ceinturant de puissants arbres multi-centenaires, ormes, tilleuls et chênes, parmi lesquels émergeaient quelques vieux pins au troncs tordus.

Aux confins de ce village toscan, comme oubliée par un monde qui ne la concernait plus, la villa San Ignazio, car tel était son nom inscrit sur la grille d'entrée, se dressait à la fois ravagée et intacte, au milieu de sa végétation foisonnante tandis que les vagues d'une puissante terre rouge roulaient vers la route vicinale au bas de la propriété.

C'est sur ce rêve un peu fou que je me lançai dans la rédaction de La Dame noire. Sans tout de même parler d'un style Harlequin, j'ai démarré assez fort dans le genre exotisme, fric, décor dément.
Une fille paumée, vampée à Paris par une jeune styliste abidjanaise, part avec elle en  Côte d'Ivoire et tombe amoureuse de l'Afrique. Et également sous l'emprise sensuelle et ambigüe de sa mère, la riche négociante Ameh Lakkar, une Mémé Benz, comme on dit là-bas.

L'intrigue faisant son chemin en moi, le roman a basculé d'hypothétique best-seller sulfureux en un récit absurdement romantique qu'il a été totalement enivrant d'écrire. Tout en ravivant mes souvenirs de ma vie là-bas pour exalter au mieux le récit basé sur une passion charnelle très violente.

 

Extraits

Extrait 1:

Rien ne peut l'atteindre. Je comprends ce désir d'Angèle de briser la carapace de sa mère.

– Qu'est-ce qui vous fait rire ? Toujours à vous moquer ! Vous ne ressentez donc jamais rien d'humain pour les autres ? Du respect, par exemple ?

Elle rit de plus belle au point d'en avoir les yeux qui pleurent....suite

 

Chroniques abidjanes

....Albert Taïeb, qui a vécu treize ans à Abidjdan, à la tête de l'Institut de Formation et de Recherches appliquées, ne craint pas de raconter ce qu'il a vu et entendu. Qu'il s'agisse des aspects négatifs ou positifs de la société ivoirienne, c'est d'un œil attentif qu'il observe les évènements et dans une langue alerte qu'il relate les dérives et les infortunes des uns et des autres....

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